vendredi 21 juin 2013

Critique : Baise-moi (Virginie Despentes)

J'ai trouvé cette "vieille" édition (le prix est encore en francs derrière, j'adore) dans une brocante pour 50 centimes : il était évident que j'allais me jeter dessus ! Avant cela, je n'avais lu que deux livres de cette autrice : King Kong théorie (féminisme oblige) et Apocalypse bébé, dont la fin m'avait un peu laissée... sur ma faim. Il était donc temps d'en lire un nouveau, même si c'est le plus ancien ! Comme vous le voyez ci-dessous, la couverture donne directement le ton de l'ouvrage. Je précise que je n'ai pas encore vu le film qui en est tiré.


Résumé 

« Elle est surprise d'être aussi vulnérable, encore capable de douleur. Au début, on croit mourir à chaque blessure. On met un point d'honneur à souffrir tout son soûl. Et puis on s'habitue à endurer n'importe quoi et à survivre à tout prix. On se croit endurcie, souillée de bout en bout. L'âme en acier trempé. »

Nadine et Manu sont deux filles de leur époque, à une nuance près : elles refusent de subir la vie, ses frustrations et ses défaites. Alors, elles forcent le destin à accomplir leur volonté, persuadées que tout ce qui ne les tuera pas les rendra plus fortes. De casses de supermarché en revanches sanglantes, elles deviennent des prédatrices insatiables et sans scrupule, parsemant leur sale balade de sentences bien brutales, syncopées et implacables.

Mon avis

Bizarrement, j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans le bouquin. Avant la rencontre entre Nadine et Manu, les chapitres alternent entre l'une et l'autre, et je n'arrivais pas vraiment à les différencier. Je devais toujours me faire des petits rappels mentaux, comme : "ah oui, Nadine c'est celle qui a une coloc". C'était très étrange pour moi. Après, quand on voit leur fusion dès la rencontre, on se demande : est-ce que ce n'était pas fait un peu exprès ?

J'ai donc bataillé au début, et puis au bout de 80 pages tout s'est emballé et je n'ai plus pu décrocher ! La vie que choisissent de mener les deux héroïnes est palpitante, on les suit avec exaltation, attendant la prochaine connerie, le prochain bain de sang. Alors, oui, elles tuent aveuglément, injustement. Elles n'ont pas eu une vie facile (TW : scène de viol épouvantable au début, entre autres) et elles décident de tout envoyer balader et de vivre comme elles l'entendent.

La complicité des deux femmes est géniale à lire. Même si elles se connaissent depuis peu, elles sont tout de suite très proches, partagent (presque) tout. Les scènes, qu'elles soient de beuverie, de meurtre, de sexe, transpirent leur affection. Elles se raccrochent l'une à l'autre parce qu'elles n'ont plus que ça.

Parfois, elles m'ont rappelé Thelma et Louise (et l'apothéose quand elles se tiennent la main !). J'ai passé la majorité du livre à me demander quand ça allait partir en cacahuète, et pourtant la fin m'a quand même surprise ! Encore une fois, il reste une part de mystère, une porte ouverte à l'imagination.

J'ai maintenant hâte de voir le film, et je comprends mieux pourquoi il est interdit aux moins de 16 ans ! En espérant qu'il soit fidèle aux pages qui viennent de me retourner le ventre et le coeur !


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