lundi 12 mai 2014

Chronique : Libre et assoupi (Romain Monnery)

Résumé

Vingt-cinq ans et bac + 5, « Machin » vit chez ses parents qui, excédés de le voir végéter, finissent par le mettre à la porte. Il rejoint une amie à Paris qui lui propose une colocation, et trouve un stage dans une chaîne de télévision. Exploitation, finances à marée basse et avances du patron… il quitte le monde du travail. Le roman naturaliste des désillusions perdues, où l'initiation d'un anti-Rastignac d'aujourd'hui se joue entre échec volontaire et résignation constructive.


Mon avis

Moi-même étudiante et stagiaire, j'ai tout de suite eu envie de lire le livre en voyant l'affiche du film (le titre original a d'ailleurs été modifié, puisqu'il s'agissait de Libre, seul et assoupi). Les questions des longues études et du travail (dans quel but ?), de l'exploitation des stagiaires, me touchent directement. Avec une touche de provocation ici, puisque Machin souhaite ne rien faire de sa vie pour pouvoir en profiter. J'étais donc curieuse de savoir comment tout cela se terminerait. 

Tout d'abord, un point positif : j'ai énormément ri durant ma lecture. Notamment durant la scène, mémorable, de la finale de la Coupe du monde de 2006. J'ai vraiment apprécié la drôlerie de ce roman. Tellement, que je l'ai acheté et lu dans la même journée !

Concernant l'idée de départ, Machin a bien une période 'végétative' (il découvre, ô miracle, le RMI), mais bien vite devant la pression de la société (parents, colocataires, amis) il doit trouver du travail. Cela commence par un stage, totalement inutile, qui n'a d'autre résultat que de le conforter dans sa position : le travail, pourquoi faire ?

Ses idées sont assez mal acceptées, même par Bruno le coloc-chômeur, qui finit par trouver du travail et devient obsédé par son salaire. Sa coloc féminine, trouvant l'amour, finit elle aussi par le mettre dehors. Ses projets de vie tranquille sont alors bien remis en question. Il trouve un emploi comme vendeur sur le Salon de l'automobile, ce qui nous vaut de grands moments comiques, même si on trouve du mépris de classe (les clients qui bavent devant les voitures, les collègues de boulot qui n'ouvrent jamais un livre...).

Ce qui m'intriguait réellement, c'était la fin du roman. Machin allait-il rentrer dans le "droit chemin", travailler comme tout un chacun ? Ou allait-il vivre selon ses choix ? Évidemment, je ne vais pas vous gâcher la surprise. Disons que Machin, tenté par les lumières du salaire, mais attaché à ses convictions, va beaucoup hésiter.

C'était un roman très intéressant, que je vous recommande et qui met en question nos vies "métro-boulot-dodo". Il montre à quel point il est difficile d'aller à contre-courant, de ne pas être 'productif' pour la société. J'ai hâte de voir comment cela a été adapté, et surtout s'ils ont gardé la fin !

1 commentaire:

  1. J'ai vraiment envie de lire ce roman ! Le film m'avait vraiment tapé dans l'oeil ! Je n'ai pas été encore le voir, mais je suis sûr que je veux lire le livre ! Ton avis m'a vraiment décidé, je pense que je vais me le procurer dans la semaine :p

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