samedi 21 mars 2015

Chronique : La pluie, avant qu'elle tombe (Jonathan Coe)


Résumé

Rosamond vient de mourir, mais sa voix résonne encore, dans une confession enregistrée, adressée à la mystérieuse Imogen. 

S'appuyant sur vingt photos soigneusement choisies, elle laisse libre cours à ses souvenirs et raconte, des années quarante à aujourd'hui, l'histoire de trois générations de femmes, liées par le désir, l'enfance perdue et quelques lieux magiques. 


Et de son récit douloureux et intense naît une question, lancinante : y a-t-il une logique qui préside à ces existences ? 

Mon avis

Je suis comme ça, moi : un titre poétique et mystérieux, une jolie couverture et me voilà embarquée dans l'histoire folle de quatre générations de femmes. L'histoire est racontée par Rosamond, qui vient de mourir mais qui a laissé derrière elle plusieurs cassettes et photos pour tout expliquer. Expliquer à Imogen l'histoire de sa famille, sans détours ni secrets. Au début, j'étais un peu perdue dans l'arbre généalogique (tante, grand-tante, cousine, grand-mère...) mais on s'y retrouve assez vite. Ici, on parle (presque) uniquement des femmes de la famille, et les hommes sont souvent relégués au second plan - ça change.

Vous le savez, j'adore les histoires de famille, et là j'ai été gâtée : on navigue entre des secrets bien gardés, des femmes rebelles qui quittent leur mari à une époque où c'est encore vu comme un déshonneur, des accidents tragiques et l'histoire de deux femmes qui s'aiment dans les années 50. Ce dernier point était particulièrement intéressant, car on trouve rarement ce genre de personnage et d'histoire dans les romans : comment découvrir qu'on aime les femmes, en rencontrer et vivre avec elles dans l'Angleterre du début du XXème siècle ?

Parlons-en, de l'Angleterre. En racontant ses souvenirs à travers les photos, Rosamond décrit merveilleusement bien tous les détails. On s'y croirait presque, tant la nature est omniprésente - les couleurs, la météo (peu clémente, je vous l'accorde), mais aussi les sensations et tous les sentiments attachés à la région.

Le thème principal reste tout de même l'héritage familial, et la répétition des schémas (souvent malheureux) malgré nos efforts pour les éviter. À la fin du roman, lorsque tout est dénoué, révélé, on réalise alors que, peut-être, quelque chose de sous-jacent se dérobe à notre regard.

Ce roman est un petit bijou de délicatesse, et après deux déceptions dans mes lectures je dois avouer que celle-ci m'a bien reboostée ! Foncez !

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2 commentaires:

  1. Jonathan coe est l'un de mes auteurs anglais actuels favoris. J'apprécie son élégance et sa façon de retranscrire les institutions anglo-saxonnes. Je te recommande "bienvenue au club" et "le cercle fermé" qui sont deux petits bijoux. Et, puisque tu aimes les histoires de famille, je te recommande vivement "testament a l'anglaise".

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    1. Merci beaucoup pour tes conseils, je note ! Effectivement cet auteur a l'air assez connu, mais je découvre à peine :)

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