mardi 30 juillet 2013

Critique : Kiffe-kiffe demain (Faïza Guène).

Je me souviens de ce livre quand j'étais au collège et que ma meilleure amie l'avait acheté. Elle me disait à quel point il était cool et drôle et tout ça. Mais je n'ai pas tenté ma chance à ce moment-là ! Tant d'années d'après, je le trouve en ebook et décide de lui donner, enfin, la possibilité de me faire chavirer à mon tour.


Résumé

Doria a quinze ans, un sens aigu de la vanne, une connaissance encyclopédique de la télé, et des rêves qui la réveillent. Elle vit seule avec sa mère dans une cité de Livry-Gargan, depuis que son père est parti un matin pour trouver au Maroc une femme plus jeune et plus féconde. Ça, chez Doria, ça s'appelle le mektoub, le destin : " Ça veut dire que, quoi que tu fasses, tu te feras couiller. " Alors autant ne pas trop penser à l'avenir et profiter du présent avec ceux qui l'aiment ou font semblant. Sa mère d'abord, femme de ménage dans un Formule 1 de Bagnolet et soleil dans sa vie. Son pote Hamoudi, un grand de la cité, qui l'a connue alors qu'elle était "haute comme une barrette de shit". Mme Burlaud, sa psychologue, qui met des porte-jarretelles et sent le Parapoux. Les assistantes sociales de la mairie qui défilent chez elle, toujours parfaitement manucurées. Nabil le nul, qui lui donne des cours particuliers et en profite pour lui voler son premier baiser. Ou encore Aziz, l'épicier du Sidi Mohamed Market avec qui Doria essaie en vain de caser sa mère.

Mon avis

En deux trajets de transilien, c'était plié. Et je ne compte plus le nombre de fois où j'ai éclaté de rire devant mes compagnons de voyage étonnés. C'était tellement, mais tellement drôle ! 

Les chapitres sont courts, les blagues fusent, mais aussi les sujets plus sérieux : la honte d'avoir des habits trouvés dans des friperies ou chez Emmaüs, la pitié qu'on lit dans le regard des assistantes sociales, la psychologue qui cherche à tout prix des explications, les conditions de travail (ou d'exploitation) de sa mère, les crédits chez l'épicier et les voisins qui donnent de l'argent quand ça ne va vraiment plus, etc. Il y a donc des moments sacrément poignants. 

Doria est jeune mais elle en a déjà vu de toutes les couleurs. La relation avec sa mère est magnifique : elles sont tout l'une pour l'autre, elles se soutiennent, et cherchent des solutions même quand tout semble bouché à l'horizon. Doria, avant son propre bonheur, recherche celui de Yasmina.

En filigrane, on suit les aventures de coeur de la narratrice : les déceptions, la jalousie, le dégoût des garçons pur et simple, et puis, la révélation. Un joli petit happy ending pour tout le monde, dont on a bien besoin mais dont on sait qu'il n'est pas le lot de toutes les familles qui vivent dans les cités.

C'était donc une lecture rafraîchissante, que j'associerai toujours au fait de rire, à 7h30, dans mon train.




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