samedi 12 avril 2014

Chronique : Le liseur (Bernhard Schlink)


Résumé


À quinze ans, Michaël fait par hasard la connaissance, en rentrant du lycée, d'une femme de trente-cinq ans dont il devient l'amant. Pendant six mois, il la rejoint chez elle tous les jours, et l'un de leurs rites consiste à ce qu'il lui fasse la lecture à haute voix. Cette Hanna reste mystérieuse et imprévisible, elle disparaît du jour au lendemain.

Sept ans plus tard, Michaël assiste, dans le cadre de ses études de droit, au procès de cinq criminelles et reconnaît Hanna parmi elles. Accablée par ses coaccusées, elle se défend mal et est condamnée à la détention à perpétuité. Mais, sans lui parler, Michaël comprend soudain l'insoupçonnable secret qui, sans innocenter cette femme, éclaire sa destinée, et aussi cet étrange premier amour dont il ne se remettra jamais.

Il la revoit une fois, bien des années plus tard. Il se met alors, pour comprendre, à écrire leur histoire, et son histoire à lui, dont il dit : «Comment pourrait-ce être un réconfort, que mon amour pour Hanna soit en quelque sorte le destin de ma génération (...) que j'aurais moins bien su camoufler que les autres ?»

Mon avis

Autant le dire tout de suite : entre le film sorti il y a quelques années (mais pas vu) et la quatrième de couverture assez explicite, ce roman m'a laissé peu de surprises. Que ce soit le passé criminel d'Hanna ou son secret, je savais déjà presque tout. Difficile donc d'apprécier totalement ce personnage, qui semble au premier abord assez froid et antipathique. 

Ceci dit, je dois reconnaître à ce roman sa justesse : tous les questionnements des deux personnages principaux sont pertinents. Comment vivre, en tant que jeune Allemand, l'héritage nazi - encore plus pendant les procès des anciens ? Peut-on continuer à aimer quelqu'un, ou à chérir son souvenir, lorsqu'on connait la vérité ? Et, lorsqu'on est soi-même coupable, peut-on reprendre une vie ordinaire ou est-on écrasé par le poids de ses crimes ?

Hanna, en tant que femme plus âgée et premier amour de Michaël, laissera une trace indélébile et conditionnera toutes ses relations futures. Tout au long de sa vie, c'est comme si le destin trouvait toujours un moyen pour que leurs routes se croisent. Jusqu'au bout ce lien évolue, parfois disparaît, puis revient en force, jusqu'au final. 

Beaucoup de questions restent en suspens lorsqu'on tourne la dernière page, et mes sentiments sont encore confus : que penser d'Hanna ? Est-elle un monstre ? Dit-elle la vérité lors du procès ? Comme vous pouvez le voir, c'est un roman qui soulève beaucoup d'interrogations et qui, à mon sens, essaie de ne prendre presque aucun parti. Tout en mettant en lumières les horreurs de la Seconde guerre mondiale, l'auteur tente de comprendre la part d'humain en chacun, quitte à parfois chercher des excuses.

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