mardi 22 avril 2014

Chronique : Mauvais genre (Chloé Cruchaudet)



Résumé


Paul et Louise s'aiment, Paul et Louise se marient, mais la Première Guerre mondiale éclate et les sépare. Paul, qui veut à tout prix échapper à l'enfer des tranchées, devient déserteur et retrouve Louise à Paris. Il est sain et sauf, mais condamné à rester caché dans une chambre d'hôtel. Pour mettre fin à sa clandestinité, Paul imagine alors une solution : changer d'identité. Désormais il se fera appeler Suzanne. Entre confusion des genres et traumatismes de guerre, le couple va alors connaître un destin hors norme. Inspiré de faits réels, Mauvais Genre est l'étonnante histoire de Louise et de son mari travesti qui se sont aimés et déchirés dans le Paris des Années folles.

Mon avis

Je voulais lire cette BD depuis plusieurs mois, car son titre ainsi que sa couverture m'intriguaient. Maintenant que c'est chose faite, je dois avouer que j'ai été très surprise : je ne m'attendais pas du tout à ça ! 

On commence avec une rencontre amoureuse, un mariage rapide (normal, à l'époque), mais le bonheur se termine tout aussi rapidement lorsque Paul doit partir à la guerre. Il en reviendra traumatisé, blessé, mais surtout déserteur. Quelle bonne idée, alors, de se transformer en femme pour passer inaperçu et sortir dans la rue.. Déguisé comme cela, il en vient à apprécier sa nouvelle vie, à tenter de nouvelles expériences, quitte à se perdre.

Du début jusqu'à la fin, la violence est présente : durant la guerre, bien sûr, mais aussi dans les propos de Paul/Suzanne, la manière dont il traite sa femme, et celle dont il vit lui-même avec ses souvenirs. Parfois, on a envie de lui en vouloir pour la souffrance qu'il cause, mais on réalise alors qu'il n'est plus lui-même depuis longtemps, et que s'il a réussi à revenir vivant des tranchées, son esprit n'est pas tranquille.

Pour moi, il est clair que Paul reste Paul, même si le personnage de Suzanne lui apporte énormément et lui permet de vivre en liberté. Au fil des pages, elle prend beaucoup de place, même lorsqu'il a le choix de redevenir lui-même. 

J'ai adoré le dessin, en noir et blanc sauf pour les touches de rouge : le sang, mais aussi les robes, les lèvres peintes...

En résumé, une très bonne lecture, qui montre bien les ravages des combats sur les soldats, qui les suivent bien après la fin de la guerre. 

1 commentaire:

  1. J'ai adoré, bien qu'été très mal à l'aise parfois... tout simplement !

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