vendredi 10 juillet 2015

Chronique : La femme qui se cognait dans les portes (Roddy Doyle)


Résumé

Paula Spencer, trente-neuf ans, s'est cognée dans les portes pendant dix-sept ans... Battue, humiliée, et toujours amoureuse de son bourreau, elle a dilué ses peurs dans l'alcool pendant toutes ces années. Aujourd'hui, elle souhaite recouvrer une dignité et, mue par ce besoin de s'expliquer, de se justifier et de rêver un peu... elle nous raconte sa vie : sa famille, son adolescence, son mariage à dix-huit ans avec Charlo, la naissance de ses enfants, sa séparation ; le tout rythmé par les tubes des années 1970 qui passent sur le transistor.


Mon avis

Comme le résumé le laisse entendre : ATTENTION, ce roman parle de violences conjugales et je vais donc aborder le sujet dans ma chronique. Passez votre chemin si jamais ce sujet est trop sensible pour vous.

Au détour d'une interview, J.K. Rowling (inutile de la présenter) avait avoué que La femme qui se cognait dans les portes était son roman préféré. Ni une ni deux, j'ai mis la main dessus, espérant pour ne pas être déçue des goûts de mon idole !

L'héroïne, Paula, a 39 ans mais en paraît facilement dix de plus. Son amour de jeunesse, qu'elle a épousé et avec lequel elle a eu des enfants, est violent. Oh, pas tout de suite bien sûr. Il était gentil, aimant. Elle l'avait un peu épousé pour se rebeller contre ses parents et cette vie qui, dès le départ, ne l'a pas épargnée : milieu socio-culturel ouvrier, échecs scolaires et perte de confiance en elle. Heureusement, Paula découvre à l'adolescence de nouveaux atouts : son physique et la séduction.

La narration est hachée, parfois décousue : on passe du passé au présent, en déroulant dans tous les sens la vie de Paula et ses différentes relations (son ex-mari, qu'elle a réussi à mettre dehors, mais aussi ses parents, ses sœurs et ses enfants).

Ce roman réussit à mettre en exergue pourquoi, NON, les femmes ne quittent pas toujours un homme violent en claquant des doigts, et les nombreuses difficultés sur le chemin : sans emploi ni expérience professionnelle, avec les enfants sous le bras, où aller ? 

Il est horriblement frustrant de découvrir que, malgré de nombreux passages à l'hôpital, personne ne soupçonne le mari. Paula explique être tombée, s'être cognée, et tout le monde accepte avec soulagement ses explications.

Bref, il s'agit d'un roman dur et violent, parfois pénible à lire. Pour celles et ceux qui peuvent se le permettre, il permet de mieux comprendre les mécanismes des violences conjugales. Indispensable.

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