mercredi 23 décembre 2015

Chronique : Le droit à la paresse (Paul Lafargue)


Résumé
« Une étrange folie possède les classes ouvrières des nations ou règne la civilisation capitaliste. Cette folie traîne à sa suite des misères individuelles et sociales qui, depuis deux siècles, torturent la triste humanité. Cette folie est l’amour du travail, la passion moribonde du travail, poussée jusqu’à l’épuisement des forces vitales de l’individu et de sa progéniture. » 
Ainsi commence le fameux pamphlet de Paul Lafargue (1842-1911), Le Droit à la paresse, initialement publié en 1880. Intellectuel socialiste et militant infatigable de la cause du peuple, il signait là un texte pionnier, premier essai en faveur d’un retournement de civilisation, produit heureux d’une volonté de provocation et d’une intuition géniale, d’un authentique sentiment révolutionnaire et anticipateur. 

Mon avis

Ce classique, paru en 1880 et très court, se trouve facilement sur la toile. On est irrésistiblement attiré par la promesse d'une paresse encouragée, et par la critique du travail acharné auquel nous sommes soumis aujourd'hui. 

Même si cela sonne un peu faux compte tenu du statut social de l'auteur, Paul Lafargue : il était à la fois journaliste, économiste, essayiste, écrivain et homme politique. Pas tellement un ouvrier, pour le coup ! Mais soit.

C'est un essai qu'on a envie de corner dans tous les sens, de surligner sans cesse, tant il regorge de petites phrases (ou, comme on dit aujourd'hui, de punchlines). 

Tout le monde en prend pour son grade, que ce soit les élites (complètement paresseuses et qui ont réussi à déléguer tout leur travail pour vivre oisivement) ou la classe ouvrière (qui accepte bêtement son sort et se jette à corps perdu dans le travail en espérant améliorer sa condition).

Cependant, ce qui m'a dérangée est justement l'impression que l'auteur s'acharnait sur les ouvriers : à croire qu'ils sont les seuls responsables de leur situation !

Je conseille tout de même cette lecture, qui peut ouvrir les yeux à certains et conforter d'autres dans leurs opinions. En plus, cet essai est vraiment très rapide à lire. Alors n'hésitez pas !

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